Accompagner le déploiement d’un outil touchant l’ensemble des personnels

Publié le : 02 octobre 20175 mins de lecture

Dispersé sur quatre site, le Centre Hospitalier Universitaire de Saint-Étienne est un large complexe hospitalier de 1900 lits qui répond à une triple mission de soins, d’enseignements et de recherche. Afin d’optimiser la prise en charge des malades, le CHU a défini depuis l’an 2000 un vaste plan de modernisation de son organisation. Celle-ci passe notamment par la mise en place d’un système d’information hospitalier (SIH) centré sur le patient et la gestion de production de soins. Ce déploiement qui représente une enveloppe globale de dix millions d’euros est notamment porté par une équipe d’une quarantaine de personnes.
Après une analyse complète des flux d’informations et d’un ensemble de processus à automatiser, plusieurs voyages aux États-Unis, le CHU de Saint-Étienne a choisi la solution Cerner Millennium. “La décision confortée par un appel d’offres s’est réalisée en 2005, avant ma prise de fonction, confie Robert Reichert, le directeur général du CHU. À l’époque, le marché était dominé par des progiciels élaborés en interne dans les systèmes hospitaliers. Cette position culturellement instaurée rendait délicat tout recours à des solutions extérieures, qui plus est répondant à des pratiques américaines éloignées des usages en France. Le CHU a donc effectué un choix courageux et novateur en devenant la première référence française d’un éditeur qui, je dois le préciser dispose d’une belle solution sans trop de concurrence”.

La vocation de Cerner Millennium est de couvrir l’intégralité de l’activité informatique de l’établissement hospitalier, depuis la prise en charge du patient jusqu’à la facturation de son séjour. Le projet repose sur une équipe pilote d’une vingtaine de personnes. “De manière indispensable, cette équipe est très composite. Elle associe des personnels de la sphère médicale, administrative et technique, dont des informaticiens. Accompagnée par une assistance de Cerner, cette équipe a construit le projet et en assure peu à peu le déploiement par le biais de cycle de courtes formations auprès d’une cinquantaine de personnes, explique Robert Reichert. Les “pilotes” assurent aussi bon nombre de présentations lors de séances de travail. En effet, il semble indispensable de communiquer auprès des futurs utilisateurs. Il faut les rassurer et leur assurer que leurs fonctionnalités métiers seront retrouvées dans le nouvel environnement. Nous leur démontrons les nouveaux avantages, comme l’intérêt d’une saisie déportée auprès du patient.”

“Simple” sur le papier, le projet se heurte à quelques écueils en passant en phase opérationnelle. “Du point de vue du personnel, malgré le fait que le terrain soit encore assez vierge, nous connaissons quelques difficultés avec ceux qui ont déjà expérimenté un dossier de soins informatisé, détaille le directeur général. Nous essuyons aussi les plâtres avec une équipe restreinte sur d’autres sujet. Par exemple, selon les nouvelles directives, les prescriptions médicamenteuses doivent êtres systématiquement écrits. Or, les médecins français qui n’ont déjà pas le temps de les écrire dans les dossiers patients doivent, en plus, les enregistrer sur informatique. Or, contrairement aux États-Unis, les médecins ne sont pas accompagnés d’une armada de secrétaires. Pour résoudre ce problème, nous déployons des outils de dictée vocale, mais la courbe d’apprentissage reste très difficile.”

Actuellement, le CHU de Saint-Étienne est en montée de charge progressive. “Nous déployons le premier socle fonctionnel avec le dossier patient électronique, la gestion des rendez-vous, la prescription des analyses biologiques et radiographiques et la prise en charge des patients dans les services d’urgence. L’outil devrait être totalement opérationnel fin 2009. Pour l’heure, nous faisons coexister deux systèmes. C’est une phase particulièrement délicate lorsqu’il s’agit par exemple d’intégrer la facturation (pour l’heure gérée avec un logiciel tiers) dans le processus de prise en charge du patient. Or, avec l’application de la tarification à l’acte, il va sera absolument nécessaire d’avoir une informatique qui communique parfaitement et permette un niveau de découpage analytique très fin.” Robert Reichert fait régulièrement remonter ses doléances à Cerner. Il garde toutefois confiance en l’avenir, rassuré par le fait que d’autres établissements hospitaliers d’importance, comme ceux de Marseille et de Tours, ont également fait le choix de déployer Cerner Millenium. “Enfin, conclut-il, il reste plus difficile de faire migrer 40 services vers un outil unique que d’accompagner une dizaine de services dans la mise en place de logiciels certes spécialisés mais fermés.”

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