Dominique Lehalle, animatrice des sessions informatiques

Publié le : 02 octobre 20178 mins de lecture

Journaliste dans les nouvelles technologies spécifiques à la santé, Dominique LeHalle anime et prépare pour la cinquième année consécutive le programme des conférences informatiques et multimédia.

Parlez-nous des conférences liées à l’informatique ? Quels seront les thèmes abordés ?

Le programme NTIC Santé du Medec est construit de façon à ce que les 9 conférences puissent être suivies dans leur totalité sans craindre de ré entendre ce qui aurait été exposé la veille. Toutes ces sessions ont un objectif pédagogiqu eet vont apporter aux médecins toutes les informations d’actualité concernant l’évolution de leur outils et applications. La première journée, le 18 mars, sera consacrée à la transformation de l’environnement de l’informatique médicale : plan stratégique du système d’information de santé, services de l’Assurance Maladie, plates formes régionales, et bien sûr futur DMP. La dernière conférence de cette journée, ” Quelle relance pour le DMP?” permettra aux congressistes de connaître les orientations des acteurs qui sont actuellement en première ligne, notamment Michel Gagneux, inspecteur général des Affaires Sociales, chef de la mission de relance du DMP dont le rapport est prévu fin mars, Jean-Pierre Door, député du Loiret et Président-rapporteur de la toute récente mission d’information sur le Dossier Médical Personnel pour la commission des affaires culturelles, familiales et sociales ou encore Jacques Sauret, Directeur général du GIP-DMP.

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Que nous réservent les deux autres journées ?

L’évolution de la Carte de Professionnel de Santé est traitée le 19 mars. Désormais obligatoire pour assurer la protection des échanges et des accès aux données de santé, elle a aujourd’hui une nouvelle vocation : sa convergence avec la carte ordinale en fera l’unique carte d’identification professionnelle. Plus encore, elle prendra une dimension européenne. Le deuxième débat portera, quant à lui, sur le RPPS (Répertoire Partagé des Professionnels de Santé). C’est encore une notion assez vague pour les professionnels. Il se met progressivement en place et doit faciliter à la fois l’organisation du système d’information de santé et les démarches administratives des professionnels. Il devrait être opérationnel pour 2009. La conférence d’une heure et demi sera axée sur l’explication, sur l’intérêt et sur les bénéfices apportés par le RPPS. Enfin, la journée s’achèvera sur l’utilisation des messageries sécurisées avec les témoignages de régions actives en la matière. La troisième et dernière journée (20 mars) sera dédiée dans un premier temps à la certification des sites Internet et des logiciels d’aide à la prescription, démarches qualité innovantes mais qui, rappelons-le, ont été confiées à la HAS par la loi d’août 2004.. La conférence de 14h-15h30 portera sur ldes exemples concrets de services e-santé qui voient le jour actuellement et vont réellement influencer les relations patients-médecins.. Nous clôturerons cette série par une vision prospective de ce que l’on commence à appeler la « médecine 2.0 » que l’on pourrait résumer comme un exercice médical totalement – et virtuellement – collaboratif, la dématérialisation de l’information permettant désormais d’échanger instantanément des références, des avis, des commentaires et de contribuer à un enrichissement collectif des connaissances..

Y’a-t-il une évolution de l’adoption des nouvelles technologies par les médecins ?

Le médecin a adopté l’informatique et l’Internet… tout comme ses patients qui utilisent un ordinateur quelle que soit leur activité, à quelques exceptions près. En règle générale, il gagne du temps avec ces nouveaux outils. Il bénéficie aussi d’un meilleur confort de travail pour tout ce qui peut être automatisé. Il suffit d’observer le succès rencontré auprès des médecins par les scanners qui facilitent la gestion documentaire pour comprendre leurs attentes vis-à-vis de l’informatique. En contrepartie, ils doivent pouvoir se reposer sur la robustesse des matériels et des applications. Une panne en cabinet médical, c’est beaucoup plus insupportable qu’en entreprise où l’on peut s’appuyer sur un service informatique interne. Une mise à jour peut aussi se révéler laborieuse. C’est ce qui explique la tendance actuelle à offrir des applications distantes, ou en ligne, avec l’argument selon lequel le médecin n’a plus à se soucier de grand’chose puisque ses mises à jour et sauvegardes seront automatiquement prises en charge. Ces nouvelles solutions n’ont cependant pas encore fait la preuve d’un véritable enthousiasme de la part des médecins.

Quel est selon-vous le véritable problème des médecins en terme d’informatique ?

Leur poste de travail a atteint un degré de complexité inégalé dans d’autres activités puisqu’il doit intégrer des fonctions de télétransmission des feuilles de soins. Bien sûr, les lecteurs de cartes nécessaires à ces fonctions sont homologués et les logiciels agréés, mais sur un plan fonctionnel simplement et sans préjuger de l’ergonomie de l’ensemble. Tant que l’on est resté à l’usage gestion locale de cabinet + télétransmission, cela n’a pas posé de problème. Aujourd’hui les possibilités d’échanges avec l’environnement sont démultipliées (réseaux de santé, hôpital, téléprocédures…) et l’ergonomie n’a pas suivi. Notamment en raison de l’emprise du système Sesam Vitale, restée très forte. Tout le monde, pouvoirs publics et assurance maladie y compris, en a pris conscience et le chantier est lancé pour une remise à plat du poste de travail. Quelles en sont les orientations ? C’est ce qui va être précisé à l’occasion de la conférence d’ouverture. Le jour où toute nouvelle application fonctionnera harmonieusement avec les anciennes, les médecins seront certainement réconciliés avec leur informatique médicale.
Ils en attendent également une orientation « métier » plus prononcée, et c’est là un deuxième enjeu auquel les éditeurs, mais aussi les organismes professionnels et sociétés savantes, se savent confrontés. Déjà, les bases médicamenteuses permettent de sécuriser la prescription et les bases d’aide au diagnostic confortent des décisions. Demain, la valeur ajoutée de l’informatique médicale devra aussi passer par l’accès à toute information contextuelle permettant d’enrichir le dossier médical tout en facilitant les démarches de prévention, de dépistage, d’EPP, etc.

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