La physiopathologie de la MICI : complexité et clarté

Publié le : 16 janvier 20237 mins de lecture

La maladie iinflammatoire chronique intestinale ou MICI est une affection de l’adulte jeune, pouvant atteindre la totalité du tube digestif mais plus particulièrement l’intestin grêle, le colon et la région ano-périnéale. La maladie se manifeste par des douleurs abdominales, de la diarrhée et éventuellement de la fièvre. En effet, la question est à quoi consiste la complexité et la clarté de physiopathologie MICI ?

Développement historique physiopathologie MICI

Les maladies inflammatoires chroniques de l’intestin  qui font maintenant un retour sur une histoire d’environ 120 ans. Au cours de cette période, différents modèles explicatifs de leur développement se sont alternés, mais aucune explication concluante ou même satisfaisante de la genèse de la maladie n’a été trouvée à ce jour. Toutefois, l’évolution historique de physiopathologie MICI pourrait aider à évaluer les modèles actuels de maladies et à identifier les approches possibles pour les thérapies futures. Cette tâche a maintenant été reprise par une publication dans le Swiss Medical Weekly, en tenant compte des résultats actuels de la recherche sur le microbiome, l’épigénétique et les voies de signalisation dans la MICI

Physiopathologie MICI 

Environ 2,5 millions de personnes dans le monde souffrent de MICI, rapportent les auteurs autour de Gerhard Rogler du département de gastroentérologie et d’hépatologie de l’hôpital universitaire de Zurich. Il est à noter que le nombre de maladies est en augmentation, d’une part, et que, d’autre part, la MICI est également de plus en plus présente dans des régions où elle était rare il y a seulement quelques années ou décennies, par exemple en Asie.

Cette évolution montre clairement que les facteurs génétiques ne peuvent à eux seuls provoquer l’apparition de la maladie. Après tout, la composition génétique des humains est stable depuis bien plus longtemps. D’autres influences, telles que des facteurs épigénétiques ou environnementaux, doivent être ajoutées pour provoquer l’épidémie de MICI.

Les facteurs de physiopathologie MICI 

En général, la physiopathologie MICI a deux facteurs : les causes distales et les facteurs exogènes environnementaux.

Les causes distales sont les causes les plus éloignées du mécanisme biologique aboutissant à l’inflammation muqueuse. Il faut comprendre que ces causes ne sont que probabilistes. Elles ne peuvent à elles seules entraîner la maladie selon un déterminisme précis. Elles contribuent seulement à définir un terrain à risque, autrement dit une propension pour une personne donnée à développer la maladie. Le caractère probabiliste du lien entre causes distales et maladie implique de travailler avec des méthodes statistiques pour les identifier. C’est le domaine de l’épidémiologie et de l’épidémiologie génétique.

Facteurs exogènes environnementaux

La MC est fréquente dans les pays développés et plus rare dans les pays en voie de développement [1, 2]. Des biais diagnostiques ne semblent que partiellement explicatifs. Les disparités d’incidence observées entre populations sont par contre très bien expliquées par l’adoption du mode de vie occidental moderne. L’épidémie de MC a débuté aux États-Unis dans les années 1930 (la première description par BB Crohn et al. date de 1932) puis s’est étendue en Europe. Elle se propage maintenant en Asie du Sud-Est, en Inde, dans le Maghreb, en Amérique latine, etc. Au début de l’épidémie, la MC affecte les populations aisées et urbaines puis elle se généralise avec le temps à toute la population. Enfin, elle touche les migrants issus des pays en voie de développement pourtant protégés dans leur pays d’origine. Bien qu’elle n’exprime qu’un lien statistique (et ne peut donc établir une causalité), cette association entre MC et développement est si fort peut pratiquement prédire l’apparition de la maladie dans les pays en voie de développement.

Physiopathologie MICI : pas d’infection, mais une maladie auto-immune ?

Il y a environ 30 ans, le concept de maladie auto-immune a été appliqué à la physiopathologie MICI comme modèle explicatif suivant. La cause de la maladie de Crohn et de la colite ulcéreuse était soupçonnée d’être une activation incontrôlée du système immunitaire adaptatif, poursuivent les auteurs dans leur description très documentée. Avec ce concept, les médicaments immunomodulateurs tels que la cortisone ou les anticorps anti-facteur de nécrose tumorale sont devenus le traitement dominant de la DI.

Ce concept explicatif dans sa forme classique est également dépassé puisqu’il a été démontré que l’activation immunologique dans la DI n’est pas due aux structures propres de l’organisme mais aux composants du microbiome. En outre, une suractivation du système de défense aurait au moins tendance à être attendue dans le cas d’une maladie auto-immune, alors que la défense immunitaire de l’organisme est plutôt faible dans le cas de physiopathologie MICI. Les recherches sur le polymorphisme génétique dans la physiopathologie MICI ont également montré que les gènes qui codent pour la fonction de défense sont altérés chez les patients et entraînent une défense immunitaire plutôt affaiblie.

physiopathologie MICI : les gènes et l’épigénétique n’expliquent pas non plus suffisamment 

Les analyses génétiques des patients atteints de MICI ont permis d’identifier divers gènes de risque, mais des études jumelles ont montré que même ceux-ci ne peuvent être une cause partielle de la physiopathologie MICI. La contribution des gènes de risque individuels s’est avérée si faible que seule une accumulation de nombreux changements peut apporter une contribution notable au risque de maladie.

En revanche, des études sur les migrants ont montré que les enfants d’immigrants provenant de zones à faible risque dans une région à risque ont la même incidence de physiopathologie MICI que les enfants de la population autochtone. Cela s’applique à des risques aussi différents que le fait de vivre dans un environnement urbain (par rapport aux zones rurales), de fumer ou de consommer l’additif alimentaire dioxyde de titane. 

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