La RFID à l’hôpital, un outil de traçabilité

Publié le : 02 octobre 20174 mins de lecture

L’hôpital est un environnement à risque. La RFID y apparaît comme un outil de gestion privilégié de la probabilité et de la gravité de ce risque. Son enjeu est vital: « l’important est le niveau de réactivité en temps réel, parce que les vies des patients peuvent être en jeu« , insiste Eric Bertrand, cadre de santé et gestionnaire de risque à l’hôpital de la Pitié-Salpêtrière à Paris. « Un choc sera définitif« , renchérit Olivier Bousquet, directeur général d’Axyome, éditeur de la solution de contrôle Axyo appuyée sur la RFID, avec lequel travaille la pharmacie centrale de la Pitié-Salpêtrière.

Appliquée au secteur pharmaceutique, la RFID constitue notamment un outil de traçabilité. Elle peut permettre de vérifier la conformité d’un processus aux prévisions de déroulement. De la réception à l’administration à un patient d’un médicament, plusieurs points de rupture existent: stockage, distribution, etc. « Chaque microsystème comporte sa part de risque« , explique-t-on à la Pitié-Salpêtrière. Les moments les plus cruciaux? La fabrication d’une part, la réception d’autre part: « en effet, si on implémente mal, c’est toute la chaîne qui est condamnée« . Il faut surveiller chacune de ces étapes, à l’issue desquelles l’administration du médicament est placée sous la responsabilité de l’infirmière. A l’hôpital parisien, les étapes sont graduées sur une échelle de graduation du risque allant de G1 à G5.

La 2D Datametrix reste le système de gestion des médicaments le plus largement répandu. « La traçabilité est aussi possible par code barre, explique Olivier Bousquet. Mais la puce RFID permet en plus d’enregistrer des informations, ensuite transmises à d’autres services« . Employer la RFID permet de profiter des enrichissements potentiels d’une technologie innovante.

Alors demain? La RFID correspond à un modèle économique contraignant. Aussi, Olivier Bousquet suppose que « plutôt que les boîtes d’aspirine, les médicaments coûteux seront, à l’avenir, équipés de puces« . Les projets existants correspondent en effet à des médicaments chers, ou couplés avec du matériel. Certains laboratoires sont en train d’implémenter des puces RFID sur leurs outils. « Le système a vocation à s’impliquer à la stérilisation. Quand les codes barres ne tiennent pas sur le matériel à stériliser, la puce peut être soudée sur les éléments chirurgicaux. » Par ailleurs, certaines problématiques ne sont pas encore à l’ordre du jour. Les puces RFID fonctionnent à très courte distance de lecture. « On n’est pas sur des problématiques de flux » indique Olivier Bousquet.

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L’informatique omniprésente

Une autre porte est ouverte depuis plusieurs années: celle de l’informatique omniprésente. « C’est une technique permettant à l’informatique de sortir des ordinateurs et de se fondre dans l’environnement« , explique-t-on chez Axyome. L’expression désigne la capacité pour les objets courants à communiquer entre eux. Elle permet un gain de place: par exemple, un clavier fondu dans le plan de travail libère de la surface. Cette technique bénéficie également des atouts d’une solution embarquée et nomade (mobilité, accessibilité, souplesse, etc). La communication entre objets entre dans le cadre du web 3.0. Les liens entre les puces et Internet ouvrent de nouvelles perspectives. Axyome veut associer la RFID et le web: « avec un système relié à Internet, on pourrait, par exemple, procéder à des retraits de lots de médicaments à l’instant où ceux-ci sont déclarés non conformes « , imagine Olivier Bousquet. Le retrait de lots en temps réel n’est pas possible aujourd’hui.

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