La technologie RFID au sein de l’Hôpital du futur

Publié le : 02 octobre 20174 mins de lecture

Initié en avril 2005, le programme “Hôpital du futur” réunit Microsoft, Cisco, Intel, HP, Atos Origin dans le but d’expérimenter les technologies numériques de demain : RFID, zéro papier, téléphone wifi, etc. Il est copiloté par le Dr. Jacques Demazière, Chef du Service des Urgences de la Croix-Rousse et Philippe Castets, DSIO des Hospices Civils de Lyon (HCL) et du Centre Hospitalier Universitaire de Grenoble ; ce programme reçoit également le soutien de la Direction de l’Hospitalisation et de l’Organisation des Soins du Ministère de la Santé et des Solidarités.

Les débats autour du DMP ou de la mise en place de la T2A mobilisent beaucoup d’énergie et de budget, faisant passer au second plan médiatique d’autres projets de recherche et développement pourtant très prometteurs. Comme, par exemple, la problématique du suivi en temps réel des mouvements des patients au sein d’un établissement de santé. La géo-localisation via la technologie RFID (pour Radio Fréquence Identification) a, jusqu’à aujourd’hui, trouvé un terrain de jeux naturel dans la grande distribution (gestion des stocks, traçabilité). Il est possible de dresser un premier bilan : malgré les nombreux travaux de recherche réalisés par les géants de la distribution (Métro, Wal-Mart) pour l’optimisation de leur chaîne logistique, les technologies RFID ne sont pas encore pleinement matures. C’est pourquoi le déploiement de ces technologies au sein de l’hôpital demande une certaine dose d’expérimentation et d’adaptation.

À l’occasion d’Hôpital Expo, Dominique Gerbod, Directeur du Développement du secteur Santé chez Microsoft France, revient sur les différentes étapes de la mise en place du système de géo-localisation au sein du service des urgences de l’hôpital de la Croix-Rousse.

“L’introduction de la technologie RFID, à travers l’installation des portiques dans le service, permettra de localiser les patients, médecins et, soignants qui seront équipés de bracelets ou de badges. Cette automatisation assurera un meilleur suivi géographique des patients et diminuera le temps de recherche.”

Mais avant le déploiement grandeur nature d’un tel système, il a été nécessaire de régler un certain nombre d’obstacles techniques. Il a fallu notamment choisir entre les HF (Hautes Fréquences) et les UHF (Ultra Hautes Fréquences). La première solution (HF) de faible portée, nécessitait que le patient passe son badge près d’un capteur, ce qui s’est avéré peu adapté à l’environnement hospitalier et a été abandonné au profit des UHF. L’autre problème, non négligeable, était celui de l’absorption du signal par les corps aqueux. Le corps humain étant constitué à 80% d’eau, il représente un obstacle naturel et fait écran à la transmission du signal. Il a donc fallu mettre place un système d’antennes à positions variables (triangulation) qui assure de capter le signal indépendamment de la position du bracelet que portent les patients à leur poignet. Enfin, l’installation des capteurs au sein du service des urgences nécessite d’immobiliser les salles d’urgences durant le temps nécessaire aux travaux (en moyenne 1 journée par salle). C’est pourquoi cette dernière phase a été programmée pour cet été (période plus calme). Le début de l’expérimentation, quant à lui, est prévu pour le mois d’octobre et permettra d’intégrer cette géo-localisation au DMU, le Dossier Médical des Urgences.

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