La télésanté : qui paie? qui perçoit? pour quels services?

Publié le : 22 février 20245 mins de lecture

Cette Journée du Jeudi 30 novembre 2006 organisée en partenariat avec le Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie, a permis d’explorer et de présenter différents d’avis et recommandations. Industriels, consultants, organisations de patients, institutions,.. ont su montrer tout l’intérêt de la télésanté.
Après un panorama assez complet sur  le rappel des attentes et de la mise en place de la T2A, des exemples européens concrets ont été présentés par Madame Denise Silber – Basil Stratégies, notamment l’expansion du projet “Boario”, Télécardiologie en Lombardie, qui permet de fournir un second avis cardiologique à des Médecins Généralistes, dans une région qui manque de place à l’hôpital. Les résultats parlent d’eux mêmes puisque sur 7000 patients, 35% d’hospitalisations ont été évitées. Un investissement annuel de 11 M €, pour un bénéfice de 29 M€ en 2005. Autre exemple : le projet Sjunet en Suède managé par Carelink qui relie par le réseau national en fibres optiques le secteur santé suédois soit 80 hôpitaux publics, 800 maisons médicales, 900 pharmacies et quelques établissements privés. Avec la pénurie de radiologues en Suède, les résutats d’examens d’IRM de 2 hôpitaux (Solleftea et Boras) sont analysés à Barcelone (Espagne) par les radiologues du réseau de la Clinique européenne de télémédecine. Les analyses sont fournies sous 48h. Des résultats qui permettent une réduction d’attente pour les citoyens, un côut moindre pour la Suède, une activité accrue pour l’Espagne et un service paneuropéen. Si ces exemples montrent l’intérêt réel de la télémedecine tant aux niveau des patients que des professionnels de santé, et un coût/bénéfice optimisé, ces exemples ne conduisent pas à ce jour à une généralisation.

Pour Michel BARRY, Médecin DMS Conseil, sur le terrain il ya peu de financement mais des recommandations en faveur d’une cotation. La télésanté devient un outil d’aménagement des territoires avec peu de financements pérennes concentrés sur l’investissement et pas sur le fonctionnement. Il y a en effet peu de développement “logique assurance maladie”, une place discrète des “assurances privées” (mutuelles et lucratifs), un développement très professionnalisé mais on remarque une place limitée du grand public et des patients.

Pour Yannick Motel, Délégué Général du LESISS, la télésanté constitue l’un des axes important de notre schéma sanitaire, mais si les offres arrivent en phase de maturité, les conditions d’une généralisation des outils de télésanté ne sont encore pas réunies. La mobilisation de plusieurs services de l’Etat sont concernés et doivent agir dans une approche interministérielle en concertation avec les représentants des différents acteurs impliqués (professionnels et établissement de santé, associations de patients, industriels). La télésanté constitue un outil de maintien de l’égalité des chances et doit être perçue comme partie des TIC santé.

La conclusion de cette journée a été faite par Robert PICARD du Conseil Général des Technologies de l’Information au sein du Ministère de l’Economie, des Finances et de l’Industrie qui rappelle la place des TIC comme composante fondamentale du système de santé. Toutefois le marché des TIC de santé peine à se structurer et la position française est fragile, alors que le secteur de la santé offres des perspectives industrielles majeures en terme de croissance pour les TIC santé, de créations d’emplois, d’opportunités d’exportation, de valorisation de la recherche. Un processus d’audit est actuellement en cours afin que la mission du CGTI et de la Haute Autorité de Santé puissent mieux caractériser les marchés des TIC de santé, identifier les difficultés de ces marchés ainsi que les problématiques industrielles et enfin, examiner les conditions économiques et financières des projets. A suivre donc….

Catel : www.telemedecine.org

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