L’Infogérance Sélective fait son chemin

Publié le : 02 juillet 20206 mins de lecture

Aujourd’hui, gérer une société requiert toujours plus de compétences. Dépassés, de plus en plus de dirigeants vont donc chercher un appui auprès de prestataires d’infogérance…et font le pain béni de ces sociétés! La complexification des organisations et le développement exponentiel des plates-formes de e-commerce ont conduit à l’émergence de nouveaux challenges en matière d’infrastructures applicatives. Les différentes fonctions requièrent de plus en plus de compétences spécifiques, et de ce fait coûteuses. Les PFA (Plates-formes Applicatives) qui représentent un enjeu majeur sont les applications messagerie et les PGI (Progiciels de Gestion Intégrée). Une entreprise peut sous traiter la gestion de ses Plates-formes applicatives ou collaboratives, celle de son système d’exploitation (Linux, Windows, etc.) ou encore la gestion de sa base de données (SI).
Actuellement, 37% des entreprises ont recours à l’infogérance sélective et 13% d’entre elles opteront pour cette solution dans les 3 ans à venir: au total, près d’une entreprise sur deux sera concernée par l’infogérance en 2009. Le développement des pratiques d’infogérance sélective devrait s’opérer d’autant plus rapidement que nombre d’entreprises étaient déjà familiarisées avec cette forme d’externalisation (infogérance de structures, hébergement de serveurs, services de help de etc.). Les contrats d’infogérance sélective concernent majoritairement les systèmes de sauvegarde et de restauration des données. L’administration de systèmes et de serveurs d’applications est elle aussi, dans 55% des cas, entièrement sous-traitée. Les systèmes de stockage de données et les solutions de sécurité sont en outre très couramment sous-traités.

Le marché compte un nombre d’acteurs croissant : aux prestataires traditionnels de services d’infogérance (Atos Origin, IBM Global Services etc.) se sont joint plusieurs nouveaux entrants (opérateurs de télécommunications, hébergeurs de services en ligne avec gestion d’applications etc.). Le contexte économique et les bouleversements rencontrés jouent pour beaucoup dans cette éclosion généralisée de prestataires. «Cette nouvelle donne favorise l’arrivée de nouveaux acteurs sur le marché qui viennent aux côté de prestataires «traditionnels» délivrer des services d’infogérance autour de l’administration et de la gestion technique des plates-formes applicatives», confirme Emmanuelle Olivié-Paul, Directrice de la Recherche chez Markess International. Les perspectives d’évolution, elles, sont radieuses : le marché de l’infogérance sélective devrait représenter un volume d’affaire de près de 1,3 milliards d’euros en 2009 (contre 1 milliard actuellement)… autant dire que les «infogérants» ont de beaux jours devant eux !

Plan de l’article

Ce que veulent les entreprises

Selon l’étude de Markess International, les préoccupations majeures des entreprises en matière de PFA sont par ordre d’importance: la disponibilité, la sécurité de l’accès, la continuité du service, sa fiabilité et enfin sa performance (rapidité). Le choix d’un prestataire pour l’externalisation de certaines applications s’effectuera donc selon les critères que nous venons de citer, mais également en fonction des compétences spécifiques et de la solidité financière du prestataire (d’autant plus souhaitable que l’engagement contractuel s’opère généralement sur plusieurs années). Le coût constitue enfin, de façon évidente, un facteur non négligeable.

Nous remarquerons par ailleurs que les secteurs d’activité ne sont pas tous égaux face à l’externalisation des PFA : dans la distribution, une entreprise sur deux a déjà recours à l’infogérance sélective, contre une sur trois en moyenne dans les autres secteurs (33% pour les banques et assurances, 39% pour l’industrie, 29% pour l’administration publique). Ces trois derniers secteurs envisagent toutefois un rattrapage de telle sorte que d’ici 2009, les taux de recours à l’Infogérance Sélective avoisineront les 50%. La taille des entreprises conditionne également le niveau d’externalisation. Les grosses structures (dès 500 salariés) sont plus enclines, par exemple, à externaliser la gestion de leurs PFA. Près d’une sur deux a recours à l’Infogérance Sélective., contre 25% en moyenne pour les petites organisations.

L’infogérance rencontre toutefois une série de résistances. Nombre de sociétés s’efforcent par exemple de réaliser un maximum de tâches en interne : elles optimisent ainsi leurs ressources et conservent une autonomie appréciable. Et si le coût de telles solutions peut en rebuter certaines, beaucoup s’abstiennent «pour cause de législation». Les organismes publics, en l’occurrence, sont soumis à une réglementation très stricte  et ne peuvent en aucun cas externaliser l’ensemble de leurs plates-formes. A cela s’ajoutent des réticences plus «culturelles», dans le secteur de la finance notamment, où les banques n’externalisent que très rarement la gestion de fichiers clients (données hautement confidentielles). Comme nous l’explique David Gillon, Responsable Marketing Solutions chez JetMultimédia,  «L’externalisation est d’autant plus évidente que l’application est complexe et ne présente aucune spécificité métier. Les réticences des banques vis-à-vis des fichiers clients ont un caractère culturel : l’externalisation de leur gestion ne pourra s’effectuer qu’à la condition que les «prestataires infogérants» leur apportent des garanties de sécurité substantielles».

Il n’en demeure pas moins que l’Infogérance Sélective constitue une alternative non négligeable et l’on peut raisonnablement supposer qu’elle s’étendra, à terme, à l’ensemble des secteurs et des fonctions sociales!

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