La cytokine IL-17A, acteur des maladies auto-immunes

Publié le : 16 janvier 20236 mins de lecture

L’IL-17A est le grand acteur des maladies auto-immunes

De notre époque, nous nous concentrons sur la substance messagère pro-inflammatoire. C’est celui qui conduit au développement des inhibiteurs de la cytokine IL-17A. Ceci, en raison de son importance dans les maladies auto-immunes.

La dernière fois, nous avons appris que la protéine régulatrice à chaîne courte, la cytokine IL-17A auto-immune. Elle est cruciale dans la réponse immunitaire aiguë contre les bactéries et les champignons aux interfaces du corps. Les lymphocytes Th17, les cellules tueuses naturelles et les lymphocytes gd-T sont la source de la cytokine IL-17A dans le corps humain.

L’interleukine-17 fixe le roulement du « pack »

L’interleukine-17 induit des cytokines telles que l’interleukine-6. C’est la cytokine, facteur de stimulation des colonies de granulocytes et de nécrose tumorale A. Aussi, ceux des chimio kinés telles que CCL20, CXCL1, CXCL 2 et CXCL 20, ainsi que des protéines de phase aiguë. Facteurs de complément des défenses et aussi des mucines. Ses propriétés antimicrobiennes et pro-inflammatoires sont hautement souhaitables pour la défense contre les infections en première ligne. Cependant, elles peuvent avoir des conséquences dévastatrices en cas de surproduction. Il est intéressant de noter que l’effet de l’IL-17A auto-immune dépend également de ses cellules cibles.

Par exemple, une cellule épithéliale réagit très différemment à la cytokine IL-17 qu’une cellule d’origine hématopoïétique.

L’IL-17A, le multi-talent

La cytokine Interleukine-17-A a un effet pro-inflammatoire sur toutes les cellules mésenchymateuses à des degrés divers. Cela est principalement dû à l’activation et à la migration des neutrophiles.

En outre, l’activation de la chimio kiné CCL, comme CCL20 favorise la migration des cellules dendritiques immatures et des cellules Th-17.

Les cascades de signalisation initiées par l’IL-17A auto-immune, non seulement, induisent la réponse immunitaire, mais la maintiennent également. Un mécanisme de rétroaction favorise à son tour la production de cytokine IL-17 dans une large mesure par les cellules Th-17 précédemment activées par le CCL20 et les cellules mésenchymateuses localement résidentes.

La cytokine Interleukine-17A auto-immune exerce son effet principalement en locale. Si elle pénètre dans le sang, elle a également un effet sur les cellules endothéliales. Dans la circulation sanguine, l’interleukine-17A associée au TNF-a peut favoriser la formation de thrombus. Après un infarctus du myocarde, on peut mesurer une augmentation du taux d’IL-17 chez les patients touchés. La substance messagère peut même favoriser davantage le dysfonctionnement cardiaque par son effet sur les cellules musculaires.

Une fois le niveau dépassé…

Sa surproduction lors de réactions inflammatoires chroniques a été liée à des maladies auto-immunologiques et aussi non auto-immunologiques. L’IL-17A auto-immune joue un rôle important dans l’induction et le maintien du fond immunologique du psoriasis. Elle déclenche les cascades de signalisation associées aux modifications articulaires destructrices dans la polyarthrite rhumatoïde.

Dans le tableau clinique du psoriasis, la cytokine interleukine-17 affecte les kératinocytes, les neutrophiles, les fibroblastes, les cellules endothéliales, les ostéoclastes, les chondrocytes et les ostéoblastes dans la peau et les articulations. Ces cellules sont stimulées par la substance messagère pour produire des cytokines pro-inflammatoires et des peptides antimicrobiens.

L’interleukine-17A augmente la production la cytokine d’interleukine-6 par les synoviocytes

Dans les articulations, l’IL-17A auto-immune entraîne la libération d’IL-6, ce, par les synoviocytes. Des concentrations élevées d’interleukine-6 peuvent perturber l’homéostasie des processus physiologiques et favoriser l’apparition/progression de maladie autoimmune. En tant que coordinateur central de la réponse immunitaire, il augmente la prolifération et la survie des cellules immunitaires, ainsi que la production d’anticorps par les lymphocytes B. La concentration sérique normale d’IL-6 circulant chez les individus sains varie de 1 pg/ml à environ 16 pg/ml. Dans la polyarthrite rhumatoïde, on peut mesurer dans le liquide synovial des valeurs d’IL-6 qui dépassent de loin 1000 fois les valeurs normales. Les inhibiteurs de l’IL-17A peuvent intervenir ici avant que cette réponse immunitaire accrue avec ses conséquences destructrices ne puisse se produire.

Que se passe-t-il lors d’une réduction de l’IL-17A ?

Dans le corps humain, l’interleukine-17A auto-immune est au centre de la défense contre les bactéries et les champignons aux interfaces. Il n’est donc pas surprenant que le traitement par les inhibiteurs de l’IL-17A puisse être associé à un taux accru d’infections bactériennes et fongiques chez certains patients. Cela peut également s’expliquer par une certaine perte d’activation des neutrophiles.

Le risque accru d’infection avec une réduction de l’IL-17A auto-immune pourrait également être observé dans des maladies telles que le syndrome d’hyper-IgE autosomique dominant (AD-HIES) avec un défaut de transcription de Stat3 ainsi que les maladies de la voie de signalisation Th17. L’AD-HIES est une immunodéficience primaire qui se caractérise par un trias sérique IGE  supérieur à 2000 UI/ml, une pneumonie récurrente et des abcès cutanés staphylococciques récurrents.

Dans les deux prochaines contributions, nous étudierons les différentes options thérapeutiques des maladies auto-immunes utilisant les inhibiteurs de l’IL-17, ainsi qu’un éventuel « démasquage » des maladies inflammatoires chroniques de l’intestin par les inhibiteurs de la cytokine IL-17.

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