Étude BearingPoint sur le déploiement DMP

Publié le : 02 octobre 20174 mins de lecture

Les nombreux projets DMP, lancés dans le monde, sont tous fortement liés au contexte local. En France, le DMP vient ajouter une dimension structurante à un système de santé disposant déjà d’un niveau d’informatisation et de pratique des nouvelles technologies par le monde de la santé : cartes Sésam-VITALE et CPS, échanges informatisés avec la sécurité sociale, expériences d’informatisation de réseaux conduites depuis 10 ans avec le FAQSV… A l’étranger, le projet s’inscrit souvent dans une logique de réforme globale du système de santé.

Dés lors, il n’est pas surprenant d’envisager en France un projet plus court, au périmètre maîtrisé et moins coûteux, même si les ambitions en terme de potentiel de gains sont similaires aux initiatives étrangères (Australie, Allemagne,…).

Le budget prévisionnel du projet serait de l’ordre de 1.2 à 1.5 milliard d’euros sur 5 ans. Il requiert toutefois une progression de la part dédiée au pilotage de l’opération car elle ne représente pour l’instant que 3 % du total, pourcentage en deçà de ce qui peut être constaté dans le cadre de grands projets du secteur privé ou de l’état.

Tous les scénarios de généralisation définis avec des contextes plus ou moins favorables pour le déploiement de l’outil aboutissent à conclure à la rentabilité du DMP, avec des résultats tout à fait satisfaisants sur le plan strictement financier. A titre d’exemple la durée de retour sur investissement du projet se situe pour le scénario intermédiaire sur 4 ans. La quantification des « gains » potentiels attendus a été élaborée de manière prudente :

– les « évènements indésirables graves » évitables (analysés en relation avec l’HAS), et principalement le coût des accidents liés à des incompatibilités médicamenteuses,

– la redondance d’actes d’analyses et d’imagerie en médecine de ville, par transposition des résultats d’études étrangères sur les données françaises.

Sur ces 2 sujets, le potentiel de dépenses inutiles évitables est de l’ordre de 750 à 1350 millions d’euros par an après généralisation.

Compte tenu du rôle incitateur, structurant et normatif du DMP pour un ensemble de projets connexes destinés à l’amélioration de la prise en charge du patient et de la meilleure coordination des professionnels de santé, les enjeux indirects liés à la mise en place du DMP sont du même ordre que les gains potentiels directs.

L’atteinte des retours sur investissement et bénéfices qualitatifs évoqués est liée à la mise en œuvre d’actions favorisant l’adhésion des professionnels de santé et des usagers.

Au-delà des actions de communication et de formation, il s’agit d’inciter et de faciliter l’accès au DMP à l’ensemble de la population française. La maîtrise du budget requiert un dispositif particulier et concerté de gouvernance du programme. Il doit permettre la convergence technique et calendaire de nombreux autres projets (dossier pharmaceutique, historique des remboursements, projets relatifs aux analyses biologiques et radiologiques,…).

Une modélisation détaillée de la montée en charge du DMP et du calcul de son retour sur investissement a été réalisée grâce à un outil de simulation conçu avec l’ensemble des hypothèses disponibles (facteurs clés de succès, attentes des PS, comportement modélisé des acteurs,…). Elle repose sur l’analyse de la valeur réalisée à partir de la mesure des sujets d’intérêt et d’inquiétude des acteurs concernés.

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