La pneumonie chez les patients âgés et multimorbides

Publié le : 16 janvier 20235 mins de lecture

Le diagnostic de pneumonie chez les patients âgés et multimorbides est souvent faux. Le risque de pneumonie augmente avec l’âge, mais la probabilité d’un faux diagnostic aussi. Quelle est la différence entre les vrais et les faux patients de la pneumonie âgé multimorbide ?

Pneumonie âgé multimorbide :  quelle est la différence entre les vrais et les faux patients ?

Puisque nous étions juste avec la pneumonie acquise ambulatoire (pneumonie acquise communautaire = CAP) : Toutes les personnes hospitalisées pour une pneumonie âgé multimorbide acquise dans la communauté n’en souffrent pas. La probabilité de faux diagnostics ou de faux codes correspondants augmente avec l’âge et la multimorbidité des patients. Les auditeurs de la British Thoracic Society (BTS) ont examiné de plus près ce qui distingue cliniquement les prétendus et les vrais patients atteints de la pneumonie âgé multimorbide.

Une association professionnelle britannique propose un programme national d’audit

L’association professionnelle britannique propose un programme d’audit clinique en dix parties couvrant à la fois les maladies respiratoires des adultes et des enfants (y compris l’asthme, la BPCO, la PAC, la VNI, le sevrage tabagique) au niveau national. Les institutions participantes ont ainsi la possibilité d’identifier les domaines susceptibles d’être améliorés. Les rapports d’audit nationaux sont publiés sur le site web du BTS, qui est en accès libre.

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Pneumonie âgé multimorbide ; réduction de la mortalité hospitalière, taux élevé d’erreurs de codage

158 institutions ont participé au 5e audit sur la pneumonie âgé multimorbide qui s’est déroulé sur 2 mois. Ils ont fourni aux auditeurs près de 6 800 dossiers de patients. Il s’agissait du plus grand audit de BTS sur la pneumonie acquise en ambulatoire à ce jour. Les principaux résultats sont les suivants : la proportion de patients recevant des antibiotiques dans les 4 heures suivant leur admission à l’hôpital n’a cessé d’augmenter depuis 2009. Dans cet audit, il s’élevait à 59 % ;  la mortalité hospitalière des patients de la PAC pourrait être durablement réduite. Dans ce collectif, il était de 18% ; les recommandations sur l’antibiose sont peu respectées aux niveaux national et local : 30 des patients atteints de pneumonie âgé multimorbide modérée ou sévère ont reçu une monothérapie de bêta-lactam (au lieu d’une combinaison bêta-lactam/macrolide) ; dans 40 cas, l’antibiose n’a pas été effectuée conformément aux directives locales ; un taux élevé d’erreurs de codage ou de diagnostic a été constaté : Environ un tiers des patients atteints de pneumonie ne présentaient pas les changements clinique-radiologiques qui caractérisent la pneumonie âgé multimorbide. Le même groupe d’auditeurs a maintenant publié les résultats de l’audit de l’hôpital universitaire de Nottingham dans la revue Thorax1. Pour 6 660 patients, l’équipe d’audit a pu confirmer le diagnostic de la pneumonie âgé multimorbide comme code de sortie primaire, tandis que 1 251 patients avaient été mal diagnostiqués ou ne répondaient pas aux critères diagnostiques acceptés de la pneumonie. Les symptômes d’une infection des voies respiratoires profondes en combinaison avec de nouveaux infiltrats dans le thorax radiographié ont été considérés comme tels. Selon les critères d’inclusion, tous les patients étaient immunocompétents et n’avaient pas reçu leur congé de l’hôpital dans les dix jours précédant leur admission.

Des prévisions légèrement meilleures sans la PAC

L’un des principaux objectifs de l’étude était d’enregistrer les caractéristiques cliniques et les résultats de ces patients mal diagnostiqués. L’audit a révélé les différences suivantes par rapport aux patients réels de la pneumonie âgé multimorbide :

Sans une véritable pneumonie âgé multimorbide, le pronostic était donc un peu plus favorable.

Une bronchite au lieu d’une pneumonie ?

Il n’est pas facile de diagnostiquer une pneumonie à un stade précoce sur la seule base des résultats cliniques et des radiographies pulmonaires. Les résultats de l’audit britannique le confirment, comme le notent ses auteurs. Ils soupçonnent que de nombreux patients présentant les symptômes d’une infection aiguë des voies respiratoires, mais sans radiographie visible, souffraient de bronchite aiguë. En outre, dans certains cas, des maladies très différentes, comme l’insuffisance cardiaque, peuvent avoir été interprétées à tort comme une pneumonie.

La pertinence des conclusions de l’audit est principalement due au fait qu’un mauvais diagnostic de pneumonie augmente le risque de sous-traitement de la maladie réelle (principale), d’une part, et le risque d’administration inutile d’antibiotiques, d’autre part.

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