Pour mieux comprendre le dispositif d’accueil des urgences, une série de spécialistes a présenté lors d’une conférence à Paris-exposition le 23 Mai, le système d’information de l’urgence en France et en Europe.

Quand on parle d’informatisation, il s’agit d’informatiser le processus de prise en charge”, indique Elisa Yavchitz, adjointe chef du bureau des systèmes d’information hospitalier. Pour répondre à la canicule de l’été 2003, un plan d’urgence a été mis en place en 2004. Deux mesures de ce plan sont relatives au système d’information explique la responsable du suivi des mesures 15 et 16. La mesure 15 prévoit la mise en place d’un système de veille et d’alerte. L’objectif principal vise à informatiser 85% des services d’urgences d’ici la fin 2007 pour améliorer la prise en charge des patients et la gestion des services, et de disposer d’informations quotidiennes sur l’activité des services. Fin 2006, huit régions avaient atteint cet objectif. La mesure 16 comprend la mise en œuvre d’un système régional d’informatisation de la prise en charge médicale des urgences. Le but étant de faire communiquer l’ensemble des intervenants avec les services d’urgences.

Selon le docteur Christian Drieu, coordinateur du réseau régional de l’aide médicale urgente de Haute Normandie, le système d’information régional de l’Aide Médicale Urgente en Haute Normandie est articulé autour de trois SAMU. Le réseau comporte un référentiel régional unique et géographique qui permet au SAMU d’obtenir un grand nombre d’informations à jour (le nombre de patients reçus, le nombre de patients hospitalisés, etc.). Ensuite, il s’agit de normaliser les adresses des malades ou blessés. Cela signifie qu’à partir d’une saisie minimum, l’application vérifie en temps réel la qualité de l’adresse et restitue les données en conformité à la norme postale en vigueur. Pourtant cette “révolution” a aussi ses inconvénients et non des moindres puisqu’en France, il n’existe pas de normalisation des adresses, notamment en raison du manque de fiabilité des bases de données!

Ayant participé à la mise en place du Centre Régional de Veille et d’Action sur les Urgences “cerveau”, le docteur Dominique Brun-Ney détaille ensuite sa création par l’ARHIF (Agence Régionale de l’Hospitalisation en Ile de France) et l’AP-HP, en mars 2004 . Ce dispositif très spécialisé assure la déclaration en temps réel des lits disponibles en réanimation, soins intensifs, brûlés, ainsi que l’activité des services non informatisés et des SAMU. Il est donc possible, grâce à ce système de fiabiliser les données, de mieux anticiper les tensions et prévoir les besoins, bref, eviter de travailler dans l’urgence!